Lutte contre le paludisme : le Burkina Faso enregistre cinq (5) nouveaux experts en microscopie du paludisme
En 2015, selon le tableau de bord du Ministère de la santé, le paludisme constituait le principal motif de consultations (54%), d’hospitalisations (63%) et la cause de 50% des décès dans les formations sanitaires du Burkina Faso. Les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes paient chaque année le lourd tribut à cette maladie. Pour accélérer la lutte vers l’élimination du paludisme, le Burkina Faso met en œuvre depuis 2009 une politique de confirmation parasitologique. Toutefois, les résultats du contrôle de qualité de la microscopie réalisé en 2017 avec l’appui de l’OMS ont identifié des insuffisances en termes de compétence dans la réalisation de la microscopie dans les structures sanitaires publiques et privées visitées. Plus de 60% des résultats positifs notifiés dans ces structures étaient faussement positifs.
Au regard de ces résultats, le ministère de la santé a d’abord organisé avec l’appui de l’OMS une formation de 100 technologistes biomédicaux, puis du 28 mai au 08 juin 2018, un atelier d’évaluation des compétences externes du microscopiste du paludisme, toujours avec l’appui technique et financier de l’OMS. L’ objectif de cet atelier est d’améliorer le diagnostic parasitologique du paludisme dans les structures sanitaires publiques et privées du pays et de renforcer le contrôle de la qualité du diagnostic du paludisme. Douze (12) techniciens de laboratoire, venant des Centres Hospitaliers Universitaires, Régionaux, des Centres de recherche ont pris part à cet atelier. Pendant deux semaines, ils ont été formés aux bonnes pratiques de laboratoire, aux principes de base de l’Assurance qualité et du Contrôle qualité (AQ/CQ), à la sécurité des laboratoires et à la gestion des déchets, aux visites de supervision, à la communication, à l'enseignement.
Ce 08 mai 2018, marque la fin de l’atelier avec une cérémonie de remise de certificats aux lauréats, à laquelle ont pris part les Directeurs généraux des études et des statistiques sectorielles (DGESS), de l’accès aux produits de santé (DGAP), de l’Offre des soins (DGOS), le Coordonnateur du Programme National de Lutte contre le paludisme, le Directeur du Cours ECAM pour l’Afrique Francophone et Lusophone, le Représentant de l’OMS au Burkina Faso et de nombreux invités. Avant la remise des certificats, le public a été témoin de la proclamation des résultats : sur douze candidats présentés, cinq ont été certifiés experts OMS en microscopie du paludisme pour une période de trois ans, suivant trois indicateurs que sont la détection parasitaire (80%), l’identification de l’espèce (80%) et la densité parasitaire (40%).
Selon le professeur N’Diagne Daouda, Directeur du cours ECAM pour l’Afrique francophone et chargé de la validation de l’évaluation, il faut féliciter le Burkina Faso pour ces résultats exceptionnels de cinq experts, jamais égalés depuis l’ouverture du cours sur l’évaluation des compétences externes du microscopiste du paludisme en 2009.
Au terme de cette formation, le Ministère de la santé renouvelle ses remerciements à l’OMS pour son accompagnement technique et financier et plaide pour la continuité de l’initiative. Quant à la Représentation de l’OMS au Burkina Faso, elle se réjouit des résultats obtenus par le Burkina Faso, encourage tous les lauréats et réaffirme « sa disponibilité à soutenir les efforts du pays dans le renforcement du système de contrôle et d’assurance qualité du diagnostic biologique du paludisme au Burkina Faso ».